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Par Canis Latrans le 23 Juillet 2010 à 00:27
Mes mains n'ont pas le goût du fer
Qu'il faut chauffer pour tordre
Et mes dents refusent de mordre
Dans le sale argent salaire.
Pas le coeur à scier un arbre
Sinon pour chauffer cabane
Refusant l'offre macabre
D'un fossoyeur de Sainte-Anne.
Pas les jambes à courir
A pédaler pour vite livrer
Le manteau de cachemire
De la cliente fatiguée.
Pas de corps pour y mettre
Un uniforme militaire
Vert garde-champêtre
Et je n'aime pas la guerre.
Pas de cul pour m'asseoir
Derrière le cuir du volant
D'une grosse caisse noire
La garer derrière le restaurant.
Pas de corps à offrir
Pas d'âme à vendre
Mais parfois un sourire
Avec un baiser bien tendre.
C.L.
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Par Canis Latrans le 22 Juillet 2010 à 16:44
Des ours polaires dans Paris
le dernier gorille est mort
au milieu du désert.
L'Amazone est tarie
nous mettons sans remord
des bouchons aux geysers.
Tout va bien les igloos fondent
nous mangeons des esquimaux
il n'y a plus de phoques
c'est la toundra qu'ils tondent
des arbres sans rameaux
poussent entre les blocs.
Et ma rue éventrée
par les chenilles des chars
qui ne démarrent plus.
J'ai trouvé dans l'entrée
les corps de lascars
que les flics avaient vus.
J'ai planqué sous mon lit
un très vieux masque à gaz
deux ampoules d'iode
des boîtes de ravioli
mon coffre-fort est nase
on m'a volé le code.
Et si demain matin
les scaphandriers
veulent intervenir
je poserai mon joint
sur le cendrier
avant d'en finir.
La dernière edelweiss
est dans un bocal
au douzième sous-sol
Ich weiß daß ich weiß
je l'ai lu dans le journal
quand j'allais à l'école.
J'ai gravé un prénom
sur l'une des faces
d'un de leurs fruits carrés
j'ai mis la date, c'est con,
plus rien ne s'efface
c'est pour l'éternité.
Y a plus qu'Hermann Melville
pour parler des baleines
sur la planète hirsute
je me souviens de la ville
quand des mecs hors d'haleine
se jetaient des insultes.
Des loups ont éventré hier
la digue du vide-ordure
depuis les hyènes rôdent
et au bord de la rivière
on trempe ses gerçures
les épaves s'érodent.
Si demain matin
les scaphandriers
veulent intervenir
je poserai mon joint
sur le cendrier
avant d'en finir.
Dans la télévision
quatre poissons rouges
pas encore mangés
parfois j'ai des visions
je me vois boire du vin rouge
que j'aurais vendangé
Mais entre parenthèses
à part mes ravioli
qui sont des collectors
tout est de synthèse
même les pissenlits
qui couvrent les corps
alors si demain matin
les scaphandriers
veulent intervenir
la braise de mon joint
allumera le brasier
d'un autre avenir.
C.L.
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Par Canis Latrans le 21 Juillet 2010 à 13:31
Déjà la rue se vide derrière la vitre.
Moi, je voudrais bien
ouvrir des portes.
Etat végétatif persistant
sensible à toute
affection douloureuse.
Ruez, ruez, ruez
et dites la vérité !
Peut plus mentir
le monde rondement
malmené.
L'attente de
l'explosion.
Encore vide la vitre sur la rue.
Moi, je voudrais bien
ouvrir des portes.
C.L.
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Par Canis Latrans le 14 Juillet 2010 à 15:59J'avais acheté un nez rouge, quitté le black block.
j'avais quand même enfilé mes doc',
on allait ruer dans le défilé, j'ai filé.
Rendez-vous au palais d'anciens rois loin des champs
tueurs à la croix de bois, de batailles et des Elysées,
je suis arrivé bien en avance sur l'averse.
Alors y avait là des flics, j'ai fait mon pitre.
J'ai fait le militant de Tien Anmen devant les chars
sous les sifflets des flics, je traversais.
Et je traversais et traversais et traversais !
D'un trottoir à l'autre et de l'autre à l'un, le précedent,
puis le suivant, ainsi de suite et vice versa.
Et je traversais, et traversais doucement, doucement, tout doucement
jusqu'à ce qu'un, jusqu'à ce qu'on,
ce con de flic vienne me voir, salut militaire, monsieur, etc.
J'ai dit y a pas de monsieur qui tienne ! C'est quatorze juillet !
les monsieur, les messieurs, les dames et les madames
s'il en reste c'est que le boulot n'est pas fini !
Il a insisté ne traversez plus ! J'ai dit j'attends quelqu'une !
Oui mais ne traversez plus a-t-il intimé !
J'ai dit je ne sais pas par où elle arrive, je traverse dans les clous !
Des clous qu'il m'a dit alors que les hélicoptères, six hélicoptères,
épiaient la conversation.
Où était l'armée des clowns ?
A la rescousse ! SOS ! Mayday ! Des munitions, ce con m'use !
Lunettes même pas périscopiques,
un air premier de la classe même pas première classe,
police, circulation, PV, pas de fourragère, minus,
arretez de traverser !
Faut vivre sur terre, les martiens, ça existe !
Faut sortir, les Terriens, ça existe !
Pour que les bourgeois nationalo-fachos voient leur défilé militaire
ce dernier de la classe qu'a une gueule à cafarder, cafter, moufter
me dit de ne pas traverser... la rue !
La rue !
Ma rue !
Nos rues !
Verrue !
L'averse est arrivée entre deux patrouilles de France
et les chasseurs alpins déguisés en hiver post-nucléaire.
Arrêtez de traverser qu'il a répété sous la pluie !
J'ai bien vu que ça l'embêtait la traversée
et les clowns qui n'arrivaient pas...
J'ai fini par arrêter de traverser.
Dans la solitude des champs de bataille...
2 commentaires -
Par Canis Latrans le 5 Juillet 2010 à 23:40
Ah que reviennent
les bons temps d'Anarchie,
nous briserons nos chaînes,
réveillerons Paris !
Révolution sociale
où nous ferons bombance
ainsi qu'un grand bal
sous l'arch'de la Défense !
Ah que reviennent
les bons temps de l'Amour,
nous briserons nos chaînes,
réveillerons Strasbourg !
Sous la grande verrière
d'la gare emprisonnée
nous dirons : les frontières
sont enfin abandonnées !
Ah que reviennent
les bons temps des agapes,
les chaînes s'ront humaines
de l'Elysée à Trappes !
Et si la gangrène
qu'on appelle brune peste
revient ce s'ra sans haine
qu'on la noiera à Brest !
Ah que reviennent
les bons temps d'Anarchie,
nous briserons nos chaînes
de Reims à Montargis !
Nous serons tous debouts
et nous f'rons des bêtises
d'Lille à Nogent-l'Rotrou
l'Amitié comme devise !
Ah que reviennent
les bons temps du réveil,
nous briserons nos chaînes
réveillerons Marseille !
Ce s'ront des bacchanales
prisons, casernes en feu
et plus d'icônes d'Epinal
pour aucun bon dieu !
Ah que reviennent
les bons temps d'Egalité,
si la vie est un'chienne
nous cess'rons d'la gâter !
Il n'y aura plus un'rixe,
plus de maréchaussée,
pas plus à Chamonix
Que sur l'Îl'de Beauté !
Ah que reviennent
les bons temps des festins
sur les terres des Cévennes,
dans les usines de Flins !
Et pour les p'tits garçons
il n'y aura plus d'escorte !
Du fort de Brégançon
nous défonc'rons la porte !
Ah que reviennent
les bons temps d'Anarchie,
nous briserons nos chaînes,
nous prendrons les mairies,
dans les villes, les quartiers,
les villages, les hameaux,
à l'école, à l'atelier
nous serons tous égaux !
Ah que reviennent
les bons temps d'Anarchie,
réveillerons Cayenne,
liberté aux colonies !
Nous f'rons partout les pîtres,
et de Lyon à Vitrolle
de Saint-D'nis à Point-à-Pître,
serons Canuts et Guignol !
Ah que reviennent
les bons temps de la joie,
et que les peuples viennent
se joindre à notre émoi !
De Bagdad de Moscou,
Pékin, Rome, Nouatchok
New-York, Rio, Katmandou
pour un ultim'Black Block
Coyote 11 mai 2010
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