• Comme un hère, pauvre et fier de ses haillons
    au faît, plus ancien que lui, du Conservatoire,
    le vieux drapeau, le vieux mouchoir, comme un fanion
    flotte et souffre, douloureux, dans le ciel du soir.

    Gris, aux rides grises sur le fond sans couleur
    de la fin bruyante d'un orage automnal
    il se tord, il gémit, comme heureux de ses douleurs ;
    il danse satisfait sur sa trame au plus mal.

    Tricolore, oui mais en nuageux souvenir
    de rêves résistants ou de libération !
    Sa crasse crâne et se tourne vers l'avenir
    tout en tanguage, tout en tonnerre et tension !

    Il s'imagine Histoire ! Déjà préhistorique !
    Symbole démentant toute émancipation ;
    grelottant, en loques, n'étant plus que relique
    dévoyée ; d'évidence veut ma dévotion !

    Lentement le vent emporte au loin ses lambeaux
    que droit et fât, le mât usé, toujours arbore ;
    tendant la main sur les ruines d'un paquebot.
    La proue crevée voit disparaître le bâbord.

    Pâlot fanal il y a, rouge éffiloché,
    comme un feu mourant à l'autre bout de la Terre
    attirant l'audace qui ose s'accrocher au radeau !
    Pour mourir aux larmes des frontières !

    Terne et sale, tel sur le dos, le blanc du ventre,
    échoué, et gonflé comme un roi putréfié,
    d'un monde nostalgique se voudrait le centre !
    Brun, le bleu, quant à lui, se voudrait armorié !

    Sur la rive de cette soirée tellurique,
    de l'accueil gothique de la bibliothèque
    j'ouïs un capitaine de galère hystérique
    offrir à un drapeau la France en hypothèque.

    A.O. F.T.P. 10 décembre 2009.


    votre commentaire
  • Le bleu du bitume rutilant sous la lune

    autant sali de sable, de sel qu’il n’augure

    rien de bon aux halos bleus s’enfuyant des turnes

    dans la rue de l’hiver ayant le gel si dur.

     

    Aux fenêtres branlantes, des rideaux déchirés

    Cachent mal le pendu, l’asphyxié, le perdu

    Qui n’a plus que ses enfants à éviscérer !

    Plus qu’un coup de fusil pour être enfin rendu !

     

    Le sel scintille encore, c’était juste Noël ;

    Le vent fait voler la vieille neige noircie.

    Dans le taudis ne s’éteindra pas la chandelle,

    nous verrons dans la nuit un sinistre incendie.

     

    Le bleu du bitume rutilant comme un gaz

    Semble fondre de froid, dévoilant ses pavés

    Le long des pauvres murs épais comme une gaze

    Que le vent traverse, comme vous le savez.

     

    Qui viendra, cette nuit, avec les doigts gelés

    Ramasser ces rochers réchauffant plus encore

    Qu’un peu de fuel sitôt envolé que volé ?

    Qui osera pulvériser ce triste décor ?

     

    Dans la rue de l’hiver au gel si dur

    Aux fenêtre branlantes des rideaux bien tirés

    camouflent aussi l’espoir chuchotant rien ne dure :

    le bitume scintille des pavés déterrés.


    votre commentaire
  • Ce poème, trouvé dans un ancien numéro du journal communiste libertaire Le Chat Noir semble d'actualité au coyote qui se permet de le publier ici, deux jours après la manifestation contre le racisme et contre la xénophobie d'Etat qui a rassemblé près de 100 000 personnes. Cette manifestation est jugée comme un échec de la part du gardien de la réserve chargé de la chasse aux animaux étrangers, le social-traître Besson. Continuons de nous mobiliser à tous les niveaux et chacun selon ses moyens.

    No pasaran !

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Son livre est sur la Mongolie

    me dit Magalie.

    Viens vers mon beau lit

    je t'appellerai mon beau lion.

    J'étais un peu mongolien

    J'ai dit : NON


    votre commentaire
  • J’ai l’amour au bras,

    J’embrasse, terrassé.

     

    J’ai du vin dans le cœur.

    Sentiment, mon songe

    Est celui du bonheur.

     

    J’ai l’amour au corps.

    Vivant, vif, vaniteux,

    Vivifiant encore.

     

    J’ai mis ton vin dans mon verre

    Je suis en droit d’être à l’envers.

     

    Allons regarder ce film

    Ces images qui s’abiment

    C’est nous qu’on filme.

     

    J’ai de la veine et devin

    Je devine et m’avine.

     

    Mais je t’embrasse

    Terrassé.

     

    C.L.  Jour du perce-neige, pluviôse, 217e année de l’ère de la Liberté.

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique