• A balles réelles sur des coyotes ! (Fiction)

    Grenoble. Le coyote pensait que c'était une ville de sport d'hiver et de pollution l'été, un peu comme Clermont-Ferrant, un endroit où tu crèves de toute façon si t'as pas de calèche immatriculée corps diplomatique, pas de boulot bref, si t'as rien, t'as même rien à y faire. Sauf que ! Sauf que les coyotes vivent partout ! Les plus galeux, les plus luisants de poil, les plus malades et les plus forts, les plus malins comme les plus veules, les plus ville comme les plus campagne, les plus intelligents comme les plus handicapés, bref tous les coyotes du monde pouvant vivre partout, sans frontière, sans classe sinon c'est la guerre, euh, pardon, la lutte des classes bref (bis). Les coyotes de tous les horizons vivent dans tous les horizons et même, sautent par-dessus les horizons comme par-dessus une grille gardant un jardinet aux  riches framboisiers.

    Mais la nuit dernière, à Grenoble, parce que la veille les poulets avaient flingué un coyote voleur, ouh, c'est pas bien, faut pas voler, des coyotes (qu'on dit jeunes mais qu'on dit aussi cagoulés alors vas-voir l'âge d'un coyote sous une cagoule, ! Peut-être au pelage de sa queue ? Le coyote se demande) ont affronté la police.

    Les flics ont tirés sur la meute ! A balles réelles dans ce beau pays de France ! Le coyote a entendu parlé d'un pauvre gradé fonctionnaire-gilet-pare-balle-logement-de-fonction-prime-de-risque-et-d'astreinte-etc. qui aurait dû balancer cinq fois un pruneau en direction de coyotes qui, merde, eux aussi, auraient éventuellement tiré à balles réelles !

    Le coyote parle au conditionnel et précise que c'est éventuellement parce que c'est facile de dire : j'ai tiré mais c'est eux qu'ont commencé. C'est facile. Facile pour des centaines de militaires de faire croire au grand public (le troupeau de boeufs, pigeons, coyotes, loups, rats, bref, à toute la faune) que les impacts filmés par TF1 ou la télé d'Etat sont le résultat de tirs de fusils de chasse. Mais le coyote ne nie pas que des coyotes aient pu faire une chose pareille, et pour cause, plus le coyote est traqué plus il finit par mordre.

    Un peu comme le renard qui, affamé, finit par bouffer un bébé en plein Londres.
    Un peu comme l'ours polaire qui, affamé, finit par entrer dans les poubelles des villes du Canada.
    Un peu comme un écureuil à Toronto bouffe dans les poubelles de la fac les restes de sandwiches hambourgeois que les oies bernaches lui disputent.
    Un peu comme sur les terrains de chasse de nos campagnes le faisan ne mange plus que ce qu'il y a dans l'agrainoir.

    Le coyote peut faire tomber une vitrine sans le faire exprès, juste poussé par la faim. Truandé à longueur d'année par la banque, il peut la cramer, c'est pas exprès, c'est pas méchant. Le coyote d'ailleurs montre d'abord les dents, il gronde et encore, c'est parce qu'il n'est plus en liberté. Voyez un coyote en liberté et dites-moi quoi ! Rien ! Un coyote c'est discret, gentil, ça s'occupe de sa petite vie, de sa meute, par affinité et amour et sans communautarisme. Mais en cage, en ghetto, parqué, ça réagit forcément.

    Mais revenons à Grenoble. Retournons-y pour ceux qui n'y habitent pas. Un braqueur braque, bon, c'est son métier comme le métier de certains énergumènes payés avec les impôts est de faire mourir des coyotes qui roulent à moto, minimotos et autres véhicules voués à disparaître, espérons-le. Ces énergumènjes peuvent aussi, juste par leur présence, motiver des chutes, des défenestrations, voire des éléctrocutions dans des transformateurs agréés EDF avant privatisation ! Ok, mais le braqueur meurt, balle dans la tête, ça évite toute souffrance, c'est la qualité des bons chasseurs que de tirer là où l'animal ne souffrira pas et où ça ne pourrira pas la viande. Le coyote doute quand même que les poulets mangent du coyote mais bon, reconnaissons-leur cette qualité de n'être pas des sadiques. D'ailleurs mieux vaut qu'ils vous flinguent que de tomber vivant entre leurs serres de volatiles de basse-cour. Parce qu'alors, là ! Autre histoire !

    Le braqueur meurt, donc, à Grenoble, donc. Mais le braqueur vient d'un clapier à lapins et non pas à coyotes ! La cité des Villeneuve, à Grenoble, on l'a dit. Bah, votre voisin fait des conneries, il est armé, il meurt mais c'est votre votre voisin, il est allé au pain pour grand-mère ! Vous êtes allés à l'école avec ! Etc. Et on vous le flingue devant la porte !

    Bref. C'est la merde ce pays. On flingue ! A balles réelles ! Pas du paint-ball qui sert à jouer à la guerre ou à marquer des animaux pour mieux les avoir la semaine suivante quand ce sera l'ouverture de la chasse !

    Alors les jeunes coyotes sont en colère. Et il y a de quoi. Alors les jeunes coyotes sortent les flingues. Alors les jeunes coyotes brûlent les voitures des autres coyotes, n'importe quoi, c'est sûr (bon, ce ne sont que des voitures quand même). Alors les jeunes coyotes, le coyote dit "jeunes" mais personne ne sait rien de l'âge des coyotes cagoulés, deviennent aussi cons que les poulets qu'ils ont face à eux !

    Triste pays où le lendemain de tels événements on te montre des carcasses de voitures, des gens qui pleurent leurs voitures et un enfoiré de gardien de la réserve qui annonce qu'il faut rétablir l'ordre !

    Le coyote dit que l'ordre c'est que tout le monde puisse manger, que tout le monde puisse travailler, dans cet ordre d'abord et pas dans l'autre !  Le coyote dit que l'ordre c'est la liberté de sortir du clapier, du quartier, du ghetto, du parc naturel !

    Tout ça ferait vomir le coyote s'il ne lui tenait pas à coeur de garder ce qu'il a avalé étant donné que ce n'est pas lourd et que déjà, ça coûte cher.

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  • Commentaires

    1
    Canis Latrans Profil de Canis Latrans
    Samedi 17 Juillet 2010 à 23:07
    Parfois des fautes se glissent, que le coyote tape trop vite ou bien qu'il fasse des fautes, n'hésitez pas à les lui faire remarquer, il corrigera. Il glapit de remerciement, le coyote.
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