Le coyote le sait, l'Histoire qui ne s'arrête jamais s'est remise en marche.

Il y a comme une odeur de gaz dans la réserve, de la merde dans le tuyau et de la friture sur les lignes de vie. Un goût amer de revenons-y fait pendre, d'une déception toute canine, la langue du coyote abasourdi.

Les gardiens de la réserve, sous la houlette du gardien-chef ont dit :

"Sortez les chiens de garde, remontez d'un bon mètre de barbelés les barrières aux marches du pays, il y a des voleurs de poules qui ont de trop grosses cylindrées, envoyons-leur les poulets, go ! Go ! Go ! Go home Roms !"

Des Postulants Suspects (que le coyote appelle P.S.) ont dit :

"Bouh ! C'est pas bien, les gardiens dérapent, bouh ! C'est pas beau !"

Alors, le gardien de l'Intérieur, celui qui dit qu'un coyote méditerranéen ça va, trois bonjour les dégâts surtout s'ils sont auvergnats, a parlé de déchéance de nationalité.

"Coyote, tu refuses d'être chien policier ? Suppression du pedigree ! Expulsion, t'as plus de papiers !"

Ils vont donc sortir les poulets, les bulldozers et les chiens qu'on ne comparerait même pas à des hyènes sous peine de vexer les hyènes et dans les trois mois qui viennent raser 3 à 400 camps de coyotes nomades !

Il n'a pas été précisé quand les poulets pourraient, comme aux temps éraflés dits des vélodrômes hivernaux, autrement dits périodes sombres de l'Histoire, en surveiller des tout neuf.

Le coyote se souvient encore que le gardien chef aurait eu une ancêtre déchue de sa nationalité ou qui aurait dû y renoncer pour épouser un coyote des pays de l'Est. Ce fait, s'il était avéré prouverait, s'il en était besoin qu'épouser un animal de l'Est n'empêche pas un roquet de finir chef de réserve, chef de chiens policiers et d'escouades de poulets (élevés en liberté, Loué soit-il). Cela apporterait la preuve que cela n'empêche pas un blaireau, viendrait-il de l'Est de veiller avec bienveillance, videosurveillance sur un troupeau de moutons, de boeufs, de pigeons qu'il rêve de voir marcher au pas de l'oie pas plus que d'ouvrir la chasse aux coyotes, aux dingos, lycaons et loups de tout poil !

Comme quoi les mesures actuelles pourraient sans doute être discutées.

D'ailleurs ça discute, ça surenchérit à qui pire pire ! Le troupeau, savez-vous, a ses représentants, élus honnêtement. L'un d'eux propose, par ailleurs très légitimement eut égard à sa très légitime républicaine élection, de mettre en prison les parents des bébés coyotes qui feraient caca à côté de la caisse, les bébés coyotes qui auraient une préférence marquée pour les buissons à défaut de se rendre en rang dans les centre d'éducation nationale ou, encore, qui se tireraient tout bonnement avec la caisse.

Attention, le coyote n'évoque pas ici l'affaire de la bête en cours chez  qui le roquet dinât parfois ou chez qui l'économe de la réserve serait allé chercher l'argent de poche de l'Union des Matons et Policiers (que le coyote appelle U.M.P.), non, non, pas celle-ci avec son île réservée en dehors de la réserve, non ! Pas celle-là avec ses comptes secrets placés dans la réserve voisine, réserve où l'on trouve plus de coucous que de coyotes. Non, le coyote évoque les bébés coyotes qui feraient des vraies bêtises, qui mordraient un poulet sans faire exprès, par exemple et dont il s'agirait de responsabiliser les parents en les jetant en geôle.

Le coyote le sait, l'Histoire qui ne s'arrête jamais s'est remise en marche et, du coup, le coyote cherche ses papiers partout. Où sont son pedigree, ses permis à points, ses ausweise, son livret de famille, son inscription au LOF (Livre des Origines Françaises), sa carte d'insécurité sociale, son arbre généalogique avec toutes ses branches et, plus que tout, sa souche !

Et avec tout ça, si tous les coyotes, les moutons, les boeufs, les pigeons, les renards, les corbeaux et même les oies faisaient de même, d'un même élan panurgien, une fois n'étant pas coutume, ils pourraient allumer avec toutes ces autorisations et promesses sans garanties de grands feux devant les poulaillers.

Ceci pourrait éclairer d'une lueur nouvelle la période sombre de l'Histoire qui ne s'arrête jamais mais s'est remise en marche.

J'aimais déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant. I had a dream, coyote had a dream ! Il a vu Saïd et Mohamed embrasser Lili des Somalies dans une roulotte égyptienne dans un village français peuplé de Portugais et c'était bien. L'aziza promenait un petit Edouard de Souche par la main et c'était son petit frère.